Crossover a découvert que les prédictions produites par la fonction d’autocomplétion de Google (Google autocomplete) proposait presque systématiquement le nom d’un média pro-Kremlin dès lors que des citoyens belges francophones recherchaient le terme « Donbass » dans le moteur de recherche. D’autres prédictions de Google proposent par ailleurs les noms d’individus notoirement pro-Kremlin.
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine a lancé une « opération militaire spéciale » en Ukraine. Les yeux rivés sur l’Ukraine, l’Europe a regardé la Russie envahir ce pays. De nouveaux termes ont alors commencé à être prononcés par des journalistes, termes que beaucoup de personnes n’avaient jamais entendus auparavant : Kharkiv, Azov, dénazification, Boutcha, Donbass…
Quel est le réflexe désormais reconnu dès lors que quelqu’un entend un mot qu’il ne connaît pas ? Le googler. Selon les données de Google Trends, l’intérêt des utilisateurs belges pour le terme « Donbass » a augmenté de manière extrêmement importante, ceci se reflétant évidemment sur les tendances de recherches de Google.
Lorsqu’un utilisateur tape un certain mot sur le moteur de recherches de Google, la fonction de prédiction de la recherche essaie de deviner ce que l’utilisateur a en tête et propose de compléter le reste de la recherche, via un algorithme. Alors même qu’il tape, l’utilisateur voit s’afficher une boite proposant différentes prédictions, chacune lançant une recherche associée. Ce système est appelé Google Autocomplete Prediction.
Entre Février et Août 2022, quand les utilisateurs belges recherchaient des information sur le Donbass, Google Autocomplete Prediction complétait leur recherche avec des termes particulièrement douteux.
Notre investigation prouve que la recherche « Donbass » a été associé avec « Insider », « Anne Laure Bonnel », « Insider Christelle », parmi d’autres prédictions. En proposant le terme « Insider » comme complément de recherche de l’utilisateur, Google le dirigeait vers Donbass Insider, une source de propagande pro-Kremlin accusée de propager de la désinformation sur la guerre en Ukraine, et plus particulièrement sur le conflit au Donbass. Parfois, certains de ses canaux de communication associés, tels que Youtube ou Odysee, où sont produits le même genre de contenu, étaient également proposés.
Google proposait aussi l’expression « Anne Laure Bonnel », qui fait référence à « une journaliste française dont la visibilité a augmenté dès lors qu’elle eut présenté une analyse pro-russe du conflit au Donbass, y compris des informations trompeuses », selon ISD.
Enfin, la prédiction « Christelle » conduit à Christelle Néant, fondatrice de Donbass Insider qui bénéficie d’un solide réseaux de followers sur divers réseaux sociaux pour diffuser ses contenus et sa rhétorique pro-Kremlin.
Retrouvez cette enquête menée par CheckFirst, OpenFacto et Apache, pour le projet CrossOver en cliquant sur ce lien ou sur l’image ci-dessous..